Christianisme ancien

Sommaire

1 PremiÚre communauté chrétienne

1.1 Ce que l’on entend par christianisme ancien

1.2 La question de la datation chrétienne

1.3 PremiÚre communauté chrétienne ou premiÚres communautés chrétiennes ?

1.4 KĂ©rygme, conversion, foi et baptĂȘme

2 PremiÚre expansion chrétienne

2.1 Le contexte de l’expansion chrĂ©tienne

2.2 Un christianisme pluriel dans un monde pluriel

2.3 Les protagonistes de la mission chrétienne

2.4 MinistĂšres

3 Paul : voyages missionnaires

3.1 Traits biographiques de l’Apître Paul

3.2 Les voyages missionnaires

3.3 Les lettres pauliniennes

3.4 Paul : véritable fondateur du christianisme ?

4 Christianisme dans le monde romain

4.1 Un monde pluriel

4.2 Citoyens d’une autre citĂ©

4.3 Les premiÚres dissensions et hérésies

4.4 Les conciles et la naissance de la théologie chrétienne

5 Les persĂ©cutions dans l’AntiquitĂ©

5.1 Causes des persécutions

5.2 Les différentes phases des persécutions

5.3 Le sang des martyrs : semence de nouveaux chrétiens

5.4 La fin des persĂ©cutions et le “tournant constantinien”

6 Références bibliographiques

1 PremiÚre communauté chrétienne

1.1 Ce que l’on entend par christianisme ancien

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on entend par christianisme ancien celui des quatre premiers siĂšcles de l’Ère chrĂ©tienne, depuis la naissance de l’Église, lors de l’évĂ©nement de la PentecĂŽte (cf. Ac 2), oĂč les disciples de JĂ©sus-Christ reçoivent l’Esprit Saint pour annoncer son Évangile (vers 30 apr. J.-C.) jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident (476 apr. J.-C.). Cette pĂ©riode de quatre siĂšcles et demi est elle-mĂȘme divisĂ©e en deux grandes Ă©tapes : de la prĂ©dication apostolique (vers 30) au “tournant constantinien” (313) ou jusqu’au Concile de NicĂ©e (325), puis de lĂ  jusqu’à la chute de Rome (476). Dans cette section, nous considĂ©rons la premiĂšre Ă©tape du christianisme ancien. Certains auteurs prĂ©fĂšrent parler de cette premiĂšre Ă©tape comme du “christianisme primitif” ou “prĂ©-nicĂ©en”, comme R. Markus, J. Hill ou H. Drobner.

1.2 La question de la datation chrétienne

Les chrĂ©tiens, insĂ©rĂ©s dans le monde grĂ©co-romain, utilisaient au dĂ©but la datation commune des cultures dans lesquelles ils vivaient. Il existait plusieurs calendriers, basĂ©s sur le cycle lunaire ou solaire. Les plus courants Ă©taient le calendrier julien et celui qui comptait les dates Ă  partir de la fondation de Rome (vers 753 av. J.-C.). Au VIe siĂšcle, le moine Denys le Petit organisa les Ă©vĂ©nements de l’histoire connue Ă  partir de l’évĂ©nement central du christianisme : l’Incarnation du Christ. D’oĂč l’usage courant en Occident des expressions “avant JĂ©sus-Christ” (av. J.-C.), “aprĂšs JĂ©sus-Christ” (apr. J.-C.), ou encore “Ère chrĂ©tienne” ou “Ère commune” (EC). Dans ses calculs, le moine a commis quelques erreurs, qui furent corrigĂ©es au XVIIe siĂšcle. En rĂ©alitĂ©, JĂ©sus-Christ serait nĂ© 5 ou 6 ans avant la date proposĂ©e par Denys.

1.3 PremiÚre communauté chrétienne ou premiÚres communautés chrétiennes ?

JĂ©sus a prĂȘchĂ© en GalilĂ©e, en JudĂ©e, en Samarie et dans quelques territoires paĂŻens, terminant sa mission Ă  JĂ©rusalem. La premiĂšre communautĂ© chrĂ©tienne, prĂ©sentĂ©e de maniĂšre idĂ©alisĂ©e dans les Actes des ApĂŽtres (cf. Ac 2,42-47 et 4,32-35), reflĂšte non seulement la communautĂ© de JĂ©rusalem, mais aussi les autres. L’évĂ©nement de la PentecĂŽte (cf. Ac 2,1-13), qui a donnĂ© naissance Ă  l’Église, avec la venue de l’Esprit Saint, en prĂ©sence de personnes venues de toutes les rĂ©gions, illustre probablement les lieux oĂč les chrĂ©tiens avaient dĂ©jĂ  constituĂ© des communautĂ©s. On peut ainsi parler, dĂšs la premiĂšre dĂ©cennie aprĂšs “l’évĂ©nement pascal” (mort et rĂ©surrection de JĂ©sus), de la naissance de communautĂ©s chrĂ©tiennes lĂ  oĂč il avait proclamĂ© la Bonne Nouvelle du Royaume.

1.4 KĂ©rygme, conversion, foi et baptĂȘme

Le christianisme primitif se manifeste dĂšs le dĂ©but avec une grande vitalitĂ©, au point d’accueillir continuellement de nouveaux convertis (cf. Ac 2,41.47 ; 6,7). L’enthousiasme de la prĂ©dication sur JĂ©sus ressuscitĂ© et le tĂ©moignage de vie fraternelle des premiĂšres communautĂ©s chrĂ©tiennes attirĂšrent rapidement non seulement les juifs, mais aussi les paĂŻens. L’annonce du kĂ©rygme, centrĂ©e sur la vie, la mort et la rĂ©surrection de JĂ©sus (cf. Ac 2,24-36 ; 3,13-26 ; 4,10-12 ; 5,30-32 ; 10,36-43 ; 13,17-41), constituait la prĂ©dication fondamentale, qui suscitait la conversion des auditeurs. La foi en la personne et le message de JĂ©sus conduisait Ă  l’entrĂ©e dans la communautĂ© chrĂ©tienne par le baptĂȘme. Autour de la catĂ©chĂšse baptismale se dĂ©veloppa une formule rĂ©sumant la doctrine des ApĂŽtres : le Credo ou Symbole des ApĂŽtres. Rapidement, la catĂ©chĂšse fondamentale de prĂ©paration au baptĂȘme fut organisĂ©e dans le catĂ©chumĂ©nat.

2 PremiÚre expansion chrétienne

 2.1 Le contexte de l’expansion chrĂ©tienne

La majoritĂ© des disciples de JĂ©sus Ă©taient des juifs. La premiĂšre expansion du christianisme s’est produite dans ce contexte : langue, coutumes, traditions et pratiques juives furent rĂ©interprĂ©tĂ©es Ă  la lumiĂšre du message de JĂ©sus. Depuis le IIe siĂšcle av. J.-C., les juifs Ă©taient dispersĂ©s dans le monde hellĂ©nisĂ© (diaspora). À Antioche, capitale de la province de Syrie, les disciples du Christ furent appelĂ©s pour la premiĂšre fois “chrĂ©tiens” (cf. Ac 11,26). À partir des synagogues et communautĂ©s juives hellĂ©nisĂ©es, le christianisme s’est Ă©tendu au-delĂ  du contexte juif traditionnel. Finalement, il atteignit Rome et les frontiĂšres de l’Empire romain, dans le contexte du monde gentil ou paĂŻen.

2.2 Un christianisme pluriel dans un monde pluriel

Le systĂšme routier efficace de l’Empire, la koinĂš (une forme de grec populaire), le monde urbain de la MĂ©diterranĂ©e et la culture hellĂ©nisĂ©e favorisĂšrent l’annonce chrĂ©tienne. Le judaĂŻsme dans lequel JĂ©sus et ses premiers disciples Ă©taient insĂ©rĂ©s Ă©tait dĂ©jĂ  diversifiĂ©. AprĂšs la destruction de JĂ©rusalem (70 apr. J.-C.) et la rĂ©volte de Bar Kokhba (130 apr. J.-C.), la branche pharisienne reprĂ©senta le judaĂŻsme traditionnel. Le monde de l’Empire romain Ă©tait encore plus diversifiĂ©. Le christianisme de la premiĂšre expansion se prĂ©sente donc lui aussi comme trĂšs pluriel et diversifiĂ©. Les textes du Nouveau Testament, la littĂ©rature des PĂšres apostoliques et des apologistes (Ier et IIe siĂšcles), ainsi que la littĂ©rature chrĂ©tienne hĂ©tĂ©rodoxe des IIe et IIIe siĂšcles suscitent un vif intĂ©rĂȘt pour l’étude du christianisme ancien.

 2.3 Protagonistes de la mission chrétienne

JĂ©sus Ă©tait entourĂ© de nombreux disciples : des foules le suivaient lors de ses dĂ©placements ; il y avait des disciples temporaires et d’autres permanents (cf. Mt 8,18-21 ; Lc 6,12-13.20 ; 8,2-3 ; 10,1 ; Jn 11,1 ; 12,1-11). Ces hommes et femmes furent les premiers protagonistes de la mission chrĂ©tienne. Parmi eux, il choisit Douze, instituĂ©s comme les leaders du “nouvel IsraĂ«l” (cf. Mt 10,1-4 ; 20,17 ; Mc 3,14 ; 6,7 ; 10,32.35-40 ; 11,11 ; 14,17 ; Lc 8,1 ; 22,28-30 ; Jn 6,67-68). Le mandat de JĂ©sus de “faire des disciples de toutes les nations” (cf. Mt 28,19) exprime la conviction que son message ne se limitait pas Ă  la maison d’IsraĂ«l. Le message du MaĂźtre de GalilĂ©e a trouvĂ© un Ă©cho non seulement dans le monde juif, mais aussi dans le judaĂŻsme hellĂ©nisĂ© et le grand monde paĂŻen. Dans chacun de ces contextes, de nouveaux disciples sont apparus. La tradition chrĂ©tienne raconte qu’aprĂšs la PentecĂŽte, les Douze, aprĂšs avoir priĂ© ensemble, se sont rĂ©partis dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du monde connu pour accomplir ce mandat. AccompagnĂ©s de disciples, ils fondaient des communautĂ©s. À la fin du Ier siĂšcle et au dĂ©but du IIe, on trouve des traces de la prĂ©sence chrĂ©tienne au-delĂ  des frontiĂšres de l’Empire, notamment Ă  Édesse, centre commercial important du royaume d’OsroĂšne. De lĂ , le christianisme s’est Ă©tendu vers l’Asie, atteignant la Perse et l’Inde.

2.4 MinistĂšres

Le Nouveau Testament prĂ©sente une gamme variĂ©e de ministĂšres, ou services de coordination et d’organisation des communautĂ©s chrĂ©tiennes. Au Ier siĂšcle, dans chaque contexte de l’expansion chrĂ©tienne, on voit apparaĂźtre diffĂ©rentes formes d’organisation de ces services. DĂšs le dĂ©but, le groupe des Douze choisis par JĂ©sus jouissait d’une sorte de primautĂ© d’honneur parmi les disciples. Ils ne doivent pas ĂȘtre confondus avec les apĂŽtres ; la tradition postĂ©rieure, Ă  la fin du Ier siĂšcle, les a identifiĂ©s comme les “douze apĂŽtres”. AprĂšs la trahison de Judas, il fallut en choisir un autre pour le remplacer et complĂ©ter le nombre “douze” (cf. Mt 28,16 ; Mc 16,14 ; Lc 24,9.33 ; Jn 20,19.24.26 ; 1 Co 15,5 ; Ac 1,15-26). Dans le contexte juif, dont le modĂšle est la communautĂ© de JĂ©rusalem, on adopta le modĂšle du conseil des anciens (presbytres), prĂ©sidĂ© par un ancien (une sorte de prĂȘtre-Ă©vĂȘque). Dans le contexte du judaĂŻsme hellĂ©nisĂ©, les diacres, une sorte d’administrateurs des biens, furent rapidement associĂ©s aux Douze et aux presbytres (Ac 6,1-6). Dans les communautĂ©s fondĂ©es par Paul, se distinguent les ApĂŽtres (missionnaires itinĂ©rants, fondateurs et responsables gĂ©nĂ©raux des communautĂ©s : cf. Ac 13,2 ; 14,27 ; 15,27 ; 18,22), les ProphĂštes (dirigeants locaux et prĂ©sidents des cĂ©lĂ©brations : cf. 1 Co 14,15-17.29-32) et les Docteurs (une sorte de catĂ©chistes : Ac 13,1 ; 18,4 ; 22,3). À la fin du Ier siĂšcle, lorsque surgissent des dissensions, avec les “faux prophĂštes” et autres prĂ©dicateurs (cf. Ac 20,29-31), sont instituĂ©s les gardiens de la “tradition” et du “dĂ©pĂŽt de la foi”, les epĂ­skopoi (Ă©vĂȘques). Les missionnaires commencent Ă  ĂȘtre appelĂ©s Ă©vangĂ©listes (Ep 4,11 ; 2 Tm 4,5). L’évolution des ministĂšres aboutira, Ă  la fin du IIe siĂšcle, Ă  une structure qui sera gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©e par toutes les Églises : Ă©vĂȘque-prĂȘtre-diacre.

3 Paul : voyages missionnaires

3.1 ÉlĂ©ments biographiques de l’ApĂŽtre Paul

L’ApĂŽtre Paul est, sans aucun doute, la figure la plus marquante du premier siĂšcle chrĂ©tien. Les deux principales sources Ă  son sujet, pas toujours faciles Ă  concilier, sont les Actes des ApĂŽtres et le groupe d’écrits appelĂ© corpus paulinum. Paul est originaire de Tarse, ville proche d’Antioche. Il est contemporain de JĂ©sus, bien qu’il ne l’ait pas rencontrĂ©. Habile fabricant de tentes, il est un juif typique de la diaspora, un pharisien authentique, qui a frĂ©quentĂ© l’école du pharisien Gamaliel Ă  JĂ©rusalem. Il fut l’un des leaders de la persĂ©cution des chrĂ©tiens, tentant de supprimer la nouvelle religion, et assista au martyre d’Étienne (cf. Ac 9). Cependant, sur le chemin de Damas, il fit une expĂ©rience mystique extraordinaire, au cours de laquelle il rencontra JĂ©sus. AprĂšs sa conversion, il changea son nom de SaĂŒl en Paul. Peu aprĂšs son baptĂȘme, il commença Ă  prĂȘcher le Christ, d’abord en Arabie, puis Ă  Damas. AprĂšs une premiĂšre arrestation, il se rendit Ă  JĂ©rusalem pour rencontrer les ApĂŽtres, puis alla Ă  Tarse, oĂč il resta plusieurs annĂ©es.

3.2 Les voyages missionnaires

Vers l’ñge de 40 ans, Paul entame ses cĂ©lĂšbres trois “voyages missionnaires”. En rĂ©alitĂ©, il s’agit d’allers-retours dans l’Empire oriental, un vĂ©ritable pĂ©riple missionnaire, prĂȘchant l’Évangile, fondant des communautĂ©s, formant des dirigeants, Ă©crivant des lettres, dĂ©veloppant sa thĂ©ologie. Une aventure qui culminera avec sa dĂ©tention dĂ©finitive et sa mort Ă  Rome, vers 64-67 apr. J.-C. Lors de son premier voyage, Paul se rendit en Anatolie, puis Ă  JĂ©rusalem et Antioche. Lors des deux suivants, il parcourut la pĂ©ninsule grecque. Les principales villes visitĂ©es furent : AthĂšnes, Corinthe, ÉphĂšse, Thessalonique et Philippes. De retour Ă  JĂ©rusalem, attaquĂ© par une foule, Paul invoqua ses droits de citoyen romain et demanda Ă  ĂȘtre jugĂ© Ă  Rome, oĂč il fut emmenĂ© prisonnier. Il espĂ©rait ĂȘtre libĂ©rĂ© et poursuivre sa mission. Des traditions ultĂ©rieures mentionnent un voyage en IbĂ©rie et en Gaule. Toutefois, il est plus probable qu’il ait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© Ă  Rome.

 3.3 Les lettres pauliennes

Lors de ses voyages, Paul fut accompagnĂ© de plusieurs collaborateurs, parmi lesquels TimothĂ©e, Tite, BarnabĂ© et Luc. Treize lettres ou Ă©pĂźtres du Nouveau Testament portent son nom. Les chercheurs modernes considĂšrent comme authentiques les suivantes : l’épĂźtre aux Romains, la 1re et la 2e aux Corinthiens, celle aux Philippiens, aux Galates, la 1re aux Thessaloniciens et la plus courte, une sorte de billet Ă  PhilĂ©mon. Ces lettres rĂ©vĂšlent ses expĂ©riences missionnaires et tĂ©moignent de ses prĂ©occupations thĂ©ologiques. Beaucoup de ses idĂ©es furent formulĂ©es en rĂ©ponse aux problĂšmes pastoraux de ses communautĂ©s. Le rĂŽle du Christ crucifiĂ© et ressuscitĂ© dans l’histoire du salut occupe une place centrale dans la thĂ©ologie paulinienne.

3.4 Paul : véritable fondateur du christianisme ?

On a parfois affirmĂ© que Paul fut “le vĂ©ritable fondateur du christianisme”, allant jusqu’à occulter le message original de JĂ©sus et le rĂŽle des ApĂŽtres, comme s’il avait fondĂ© une “nouvelle religion”. Paul occupe, sans aucun doute, une place exceptionnelle dans la diffusion du christianisme primitif. Cependant, il reconnaĂźt lui-mĂȘme avoir eu des difficultĂ©s Ă  ĂȘtre acceptĂ© comme ApĂŽtre (cf. Ga 1,15-24 ; 1 Co 15,8 ; Ep 3,1-9). L’une des questions fondamentales soulevĂ©es par Paul est de savoir si, pour ĂȘtre un authentique disciple du Christ, il Ă©tait nĂ©cessaire d’accepter toutes les prescriptions de la tradition juive. Le conflit trouva une solution lors de la rĂ©union avec les ApĂŽtres Ă  JĂ©rusalem, au cours de laquelle un consensus fut atteint sur les points fondamentaux de la vie et de la doctrine chrĂ©tiennes (cf. Ac 15 ; Ga 2,1-10). Cet accord reconnut la lĂ©gitimitĂ© de la mission auprĂšs des paĂŻens, garantissant l’expansion du christianisme et Ă©tablissant des critĂšres pour la rĂ©solution des conflits et l’unitĂ© entre les Églises.

4 Le christianisme dans le monde romain

4.1 Un monde pluriel

Le monde dans lequel s’est dĂ©veloppĂ© le christianisme ancien, malgrĂ© certains signes de dĂ©cadence, Ă©tait un monde vigoureux. Au Ier siĂšcle de l’ùre chrĂ©tienne, la civilisation romaine, hĂ©ritiĂšre de la civilisation hellĂ©nistique, avait atteint son plein essor. Nous sommes sous le rĂšgne d’Auguste (30 av. J.-C.) et de TibĂšre (14-37 apr. J.-C.). Rome Ă©tend son pouvoir civilisateur, avec la pax augusta, une paix militarisĂ©e, jusqu’aux confins de l’Orient. Au IIe siĂšcle, avec les empereurs Antonins, on observe encore l’ordre, le droit et une administration efficace, au sein d’un État relativement libĂ©ral. MĂȘme avec la grande crise du IIIe siĂšcle, sous DioclĂ©tien (284-305), son histoire prend un nouveau tournant : sous son gouvernement s’instaure une monarchie absolue, soutenue par un puissant appareil administratif.

De nombreuses cultures, de nombreux peuples, de nombreux dieux. L’Empire romain faisait preuve d’une grande tolĂ©rance envers les religions des peuples dominĂ©s. Il existait mĂȘme Ă  Rome un “panthĂ©on”, un temple dĂ©diĂ© Ă  toutes les divinitĂ©s de l’Empire. Les Romains exigeaient seulement qu’on observe le culte impĂ©rial, de caractĂšre civique, avec ses cĂ©rĂ©monies publiques auxquelles tous les citoyens de l’Empire devaient participer, afin d’offrir des sacrifices et de prier pour l’Empereur : dominus ac divus (seigneur et dieu). La religion officielle Ă©tait la base de l’unitĂ© impĂ©riale. Y porter atteinte Ă©tait un crime. Les chrĂ©tiens, en affirmant que leur seul Seigneur Ă©tait le Christ, furent considĂ©rĂ©s comme suspects, Ă©trangers et ennemis de l’État.

Dans un monde marquĂ© par de nombreuses insĂ©curitĂ©s, la misĂšre, l’oppression et l’esclavage, prolifĂ©raient de nombreuses religions venues d’Orient qui devinrent trĂšs populaires. Il s’agissait des cultes d’Horus, Isis et Osiris (Égypte), Mithra (Perse), AsclĂ©pios et Esculape figuraient parmi les divinitĂ©s “sauveuses” les plus populaires. Ces religions avaient un caractĂšre initiatique : elles exigeaient une conversion ou un passage, une nouvelle naissance, une pĂ©riode d’initiation aux “mystĂšres” et une cĂ©rĂ©monie d’initiation. Les “initiĂ©s” entraient dans la “fraternitĂ©â€, devenaient des frĂšres, associĂ©s Ă  la divinitĂ©, leur vie prenait un nouveau sens et l’éternitĂ© leur Ă©tait promise. L’Empire les considĂ©rait comme des superstitio, des religio nova, et les dĂ©clarait illicites. Le christianisme fut classĂ© parmi ces religions.

Les philosophes considĂ©raient le polythĂ©isme comme une “allĂ©gorie” des rĂ©alitĂ©s supĂ©rieures, qu’ils avaient dĂ©passĂ©es par l’exercice de l’ascĂšse et de la raison, Ă  la recherche de la vĂ©ritable doctrine ou philosophie. De nombreux systĂšmes philosophiques cherchaient Ă  rĂ©pondre aux grandes questions concernant l’origine et la finalitĂ© de l’univers, de toutes choses, des problĂšmes liĂ©s Ă  l’homme et Ă  ses relations dans la polis et avec le monde divin, sur le sens de la justice, du bonheur, de l’immortalitĂ©. Ils postulaient gĂ©nĂ©ralement l’existence d’un Dieu, principe ou cause transcendant, avec un monde supĂ©rieur et immatĂ©riel. De nombreuses personnes issues de cet univers culturel chercheront la “vĂ©ritable philosophie”, qu’elles trouveront dans le christianisme.

Dans cet univers pluriel, naquit au Ier siĂšcle un mouvement de caractĂšre syncrĂ©tique, qui amalgamait des Ă©lĂ©ments de nombreuses traditions culturelles, religieuses et philosophiques. Il s’agissait du gnosticisme : par la gnose, une connaissance supĂ©rieure rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  ceux capables de la recevoir, les gnostiques, l’homme pouvait connaĂźtre les mystĂšres du monde divin et se sauver. Aux IIe et IIIe siĂšcles, on assiste Ă  une explosion de sectes et de groupes gnostiques, prĂ©sents tant chez les paĂŻens que chez les juifs et les chrĂ©tiens.

4.2 Citoyens d’une autre citĂ©

Les premiĂšres gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes, bien qu’elles s’opposassent radicalement au “monde”, Ă  la civilisation ambiante, n’Ă©taient pas insensibles Ă  ses valeurs. Elles condamnaient les limites et les vices de cette civilisation paĂŻenne : les cruautĂ©s (combats de gladiateurs, abandon des nouveau-nĂ©s et des personnes ĂągĂ©es), l’immoralitĂ© des mƓurs (dĂ©bauches, luxure, orgies : cf. Rm 1,2-32) ainsi que l’idolĂątrie et l’attachement Ă  ce monde Ă©phĂ©mĂšre.

L’Église accueillit dĂšs le dĂ©but les humbles, les pauvres, les femmes, les esclaves. Mais bientĂŽt, commerçants, soldats, fonctionnaires de l’Empire et mĂȘme des membres de l’aristocratie et de la maison impĂ©riale se convertirent Ă  la religion du NazarĂ©en. Tous habitaient ce monde, mais se sentaient citoyens d’une citĂ© impĂ©rissable (cf. Lettre Ă  DiognĂšte).

4.3 Les premiÚres dissensions et hérésies

JĂ©sus a annoncĂ© et inaugurĂ© la Bonne Nouvelle du Royaume dans un contexte pluriel. Son message s’est diffusĂ© dans un monde pluriel. Son message et sa personne, sa vie ont d’abord Ă©tĂ© transmis dans une mentalitĂ© sĂ©mitique, avant de chercher un langage hellĂ©nisĂ© pour se faire comprendre, puis successivement germanique, celtique, etc. Il est naturel qu’il y ait eu diffĂ©rentes interprĂ©tations de sa personne et de son Ɠuvre. DĂ©jĂ  dans le Nouveau Testament, on trouve diverses “thĂ©ologies” et des avertissements contre les antĂ©christs, les faux prophĂštes. Parmi les premiĂšres “options” partielles (“hĂ©rĂ©sies”), qui ne parvenaient pas Ă  comprendre correctement JĂ©sus-Christ et son message ou qui en dĂ©formaient le contenu, on trouve les docĂštes (JĂ©sus avait l’“apparence” d’un homme, niant ainsi son “humanitĂ©â€) et les Ă©bionites (il Ă©tait le Messie, un homme venu de Dieu, mais non le Fils de Dieu, niant ainsi sa “divinitĂ©â€). Autour de ces deux vĂ©ritĂ©s proclamĂ©es et de la maniĂšre de vivre et de pratiquer le message de JĂ©sus, sont apparues, aux trois premiers siĂšcles, de nombreuses hĂ©rĂ©sies et dissensions ou schismes : gnosticisme (divers courants), montanisme, millĂ©narisme, subordinatianisme, adoptionisme, modalisme, manichĂ©isme, parmi tant d’autres.

 4.4 Les conciles et la naissance de la théologie chrétienne

Pour faire face Ă  ces dĂ©fis, dĂšs la fin du IIe siĂšcle et tout au long du IIIe siĂšcle, les Églises tiennent des rĂ©unions avec leurs dirigeants afin de rĂ©soudre les problĂšmes et de trouver l’unitĂ© sur les questions essentielles. Ce sont les synodes ou conciles. En ce sens, la rĂ©union qui a eu lieu Ă  JĂ©rusalem vers l’an 49 apr. J.-C. est symboliquement considĂ©rĂ©e comme le premier concile du christianisme. Ces conciles traitaient de questions doctrinales et de questions de vie pratique. À la fin, ils Ă©mettaient des dĂ©cisions sur les sujets traitĂ©s, Ă  travers des canons dogmatiques et disciplinaires, accompagnĂ©s d’une “lettre synodale” envoyĂ©e aux Églises sƓurs. Fort de cette expĂ©rience heureuse, l’empereur Constantin convoquera, en 325, le premier Concile ƓcumĂ©nique pour affronter le problĂšme de l’arianisme.

Dans leur quĂȘte pour comprendre le Christ et son message, le salut, la signification de l’Église, en rĂ©pondant aux hĂ©rĂ©sies et dissensions et en approfondissant la foi chrĂ©tienne, les premiers chrĂ©tiens ont dĂ©veloppĂ© une thĂ©ologie chrĂ©tienne. Dans ce processus, l’élaboration de la doctrine chrĂ©tienne a recours aux ressources culturelles de la civilisation grĂ©co-romaine : la langue grecque et latine, la rhĂ©torique, la philosophie, le droit, les pratiques, les coutumes, les institutions. Ce processus d’appropriation de la culture, utilisant ce qu’elle a de meilleur pour exprimer le message du Christ, de l’intĂ©rieur, est communĂ©ment appelĂ© inculturation. Ce phĂ©nomĂšne sera une caractĂ©ristique constante de l’expansion du christianisme. La prochaine Ă©tape se dĂ©roulera dans le monde germanique.

5 Les persĂ©cutions dans l’AntiquitĂ©

5.1 Causes des persécutions

Au cours des trois premiers siĂšcles de l’ùre chrĂ©tienne, le christianisme fut persĂ©cutĂ©, d’abord par les juifs, puis par les romains. Jusqu’à l’incendie de Rome sous le rĂšgne de NĂ©ron (vers 64), les chrĂ©tiens passaient pratiquement inaperçus, Ă©tant confondus avec une secte du judaĂŻsme, qui jouissait d’une certaine libertĂ© et de quelques privilĂšges. Il est possible que ce soient les juifs qui aient dĂ©noncĂ© les chrĂ©tiens Ă  NĂ©ron comme Ă©tant les responsables de l’incendie.

À cela s’ajoutaient les prĂ©jugĂ©s populaires, qui voyaient les chrĂ©tiens comme des gens dĂ©testant le genre humain, athĂ©es, impies, sacrilĂšges, accusĂ©s de commettre des abominations et des infamies. En rĂ©alitĂ©, les chrĂ©tiens n’étaient pas “sĂ©paratistes”, mais ils ne suivaient pas les coutumes idolĂątres et paĂŻennes, telles que certaines fĂȘtes publiques, la frĂ©quentation des théùtres, la lutte des gladiateurs, la prostitution, l’adoration des statues ou la divinisation de l’empereur.

Des rumeurs circulaient parmi le peuple selon lesquelles, lors de leurs rĂ©unions secrĂštes, les chrĂ©tiens adoraient une tĂȘte d’ñne, pratiquaient des sacrifices d’enfants, suivis de cannibalisme, avec des unions incestueuses et des orgies (tous s’appelaient “frĂšres” et pratiquaient le “baiser de paix” !).

Les intellectuels et les autoritĂ©s classaient la religion des chrĂ©tiens comme une superstitio, Ă©tant ensuite condamnĂ©e par l’État comme une associatio illicita, religio nova et religio illicita, pour atteinte Ă  l’unitĂ© et Ă  la sacralitĂ© de l’Empire. La lĂ©gislation a Ă©voluĂ©, au cours du premier siĂšcle, d’une certaine tolĂ©rance envers le fait d’ĂȘtre chrĂ©tien jusqu’à la condamnation pour le simple fait d’ĂȘtre chrĂ©tien. Être chrĂ©tien devenait un crime de lĂšse-majestĂ©.

5.2 Les différentes phases des persécutions

Les persĂ©cutions des deux premiers siĂšcles furent sporadiques, locales ou rĂ©gionales, intermittentes, motivĂ©es par des dĂ©nonciations ou des actions ponctuelles. Celles du troisiĂšme siĂšcle et du dĂ©but du quatriĂšme furent dĂ©clenchĂ©es par l’autoritĂ© impĂ©riale, au moyen de dĂ©crets gĂ©nĂ©raux, dans le but d’exterminer le christianisme.

Dans la premiĂšre phase, elles survenaient Ă  la suite d’incitations populaires, soumises ensuite Ă  l’apprĂ©ciation des magistrats. Les autoritĂ©s visaient Ă  contrĂŽler la fureur populaire et les dĂ©sordres publics. Cependant, le christianisme Ă©tait dĂ©jĂ  considĂ©rĂ© comme illĂ©gal. Mais elles restaient encore de nature intermittente, suivies de longues pĂ©riodes de tolĂ©rance et de paix.

Avec Septime SĂ©vĂšre, en 202, une nouvelle pratique commence : dans certaines occasions, l’autoritĂ© elle-mĂȘme organise les persĂ©cutions. À ce moment, la cible est constituĂ©e des catĂ©chumĂšnes (ceux qui se prĂ©paraient au baptĂȘme), des nĂ©ophytes (les nouveaux baptisĂ©s) et des catĂ©chistes (ceux qui les prĂ©paraient). L’objectif Ă©tait d’empĂȘcher que l’on devienne chrĂ©tien.

Au milieu du IIIe siĂšcle, commencent les persĂ©cutions systĂ©matiques, visant Ă  exterminer effectivement le christianisme. DĂšce fut le premier Ă  dĂ©crĂ©ter une persĂ©cution gĂ©nĂ©rale (250-251). Bien que courte, elle atteignit une intensitĂ© et une ampleur jamais vues auparavant. L’objectif, plus que de crĂ©er des martyrs, Ă©tait de faire des apostats. En effet, beaucoup succombĂšrent et trahirent leur foi ou leur communautĂ© (les lapsi), ouvrant un problĂšme Ă  l’intĂ©rieur de l’Église. En 257, ValĂ©rien dĂ©clencha une nouvelle persĂ©cution : elle visait principalement le clergĂ© et les biens de l’Église, mais affectait aussi le peuple, avec une sĂ©rie d’interdictions mettant en pĂ©ril leur sĂ©curitĂ©, confiscation de biens, exils, emprisonnements. La derniĂšre persĂ©cution violente fut celle de DioclĂ©tien (303-313).

On estime que le nombre de martyrs variait entre cent et deux cent mille. Quoi qu’il en soit, durant toute cette pĂ©riode, les chrĂ©tiens vĂ©curent dans une insĂ©curitĂ© permanente et subirent des hostilitĂ©s de la part du peuple.

5.3 Le sang des martyrs : semence de nouveaux chrétiens

Tertullien de Carthage (…220) observe que c’est Ă  l’ombre du judaĂŻsme que le christianisme a pu faire ses premiers pas sans affronter l’Empire. Avec Justin de Rome, AthĂ©nagoras d’AthĂšnes, ThĂ©ophile d’Antioche, IrĂ©nĂ©e de Lyon et OrigĂšne d’Alexandrie, il est un penseur, philosophe et thĂ©ologien qui fait l’apologie du christianisme : dĂ©fense contre les attaques provenant du peuple, des juifs, des philosophes et des autoritĂ©s ; contre-attaque contre l’immoralitĂ© de la religion paĂŻenne, les incohĂ©rences du peuple de l’ancienne loi, l’absurditĂ© des thĂ©ories sur Dieu et la dĂ©cadence de l’Empire, pour prĂ©senter la beautĂ©, la sublimitĂ© et l’honnĂȘtetĂ© de la religion du Christ.

Plus les chrĂ©tiens sont persĂ©cutĂ©s et martyrisĂ©s, plus ils se multiplient. Dans ce contexte, le simple fait d’entrer dans le groupe des catĂ©chumĂšnes ou de demander le baptĂȘme dĂ©montrait dĂ©jĂ  le sĂ©rieux des candidats. Ce n’est qu’aprĂšs les persĂ©cutions que l’institution du catĂ©chumĂ©nat est devenue plus rigoureuse, dans un contexte de libertĂ© et de plus grande relĂąchement.

Le premier modĂšle de saintetĂ© que l’on trouve dans le christianisme ancien est le martyre. Le martyr est le tĂ©moin par excellence, qui imite le Christ jusqu’au versement de sang. Martyrs furent plusieurs des disciples qui vĂ©curent avec JĂ©sus, des apĂŽtres, des chefs d’Église et des personnes inconnues, hommes, femmes, enfants, jeunes, adultes, vieillards. DĂšs les dĂ©buts se dĂ©veloppe une “spiritualitĂ© du martyre”. Le tombeau des martyrs devient rapidement un lieu de pĂšlerinage et de culte.

Outre diverses sources anciennes, les sources privilĂ©giĂ©es pour connaĂźtre les martyrs chrĂ©tiens sont les acta martyrum : documents rĂ©digĂ©s par les autoritĂ©s elles-mĂȘmes lors du jugement des condamnĂ©s et ensuite lus dans les communautĂ©s ; les gesta : rĂ©cits Ă©crits Ă  l’époque des persĂ©cutions mĂȘlant Ă©lĂ©ments historiques et romancĂ©s ; et les legenda, pour la plupart postĂ©rieures, avec de nombreux Ă©lĂ©ments fantastiques, constituant une littĂ©rature d’édification.

5.4 La fin des persĂ©cutions et le “tournant constantinien”

En 313, les empereurs Licinius et Constantin signĂšrent conjointement un document, l’Édit de Milan, qui accorda la libertĂ© de culte aux chrĂ©tiens et Ă  d’autres religions. Prenait ainsi fin l’ùre des persĂ©cutions contre les chrĂ©tiens. Une nouvelle Ă©tape commençait, appelĂ©e par certains historiens le tournant ou la conversion constantinienne (cf. F. Pierini, H. Matos et D. Mondoni). Constantin accorda aux chrĂ©tiens, en plus de la libertĂ© de culte, une sĂ©rie d’exemptions et de privilĂšges, octroyant des terres, des propriĂ©tĂ©s, du prestige et du pouvoir Ă  l’Église catholique. En 380, l’empereur ThĂ©odose fit du christianisme la religion officielle de l’Empire romain : c’est la phase de “l’Église impĂ©riale” ou “l’Âge d’or de la Patristique”.

Dans cette nouvelle Ă©tape, le catĂ©chumĂ©nat est rĂ©formĂ© ; la liturgie et la discipline ecclĂ©siastique se dĂ©veloppent ; la thĂ©ologie patristique atteint son apogĂ©e ; c’est aussi la pĂ©riode des grands schismes et hĂ©rĂ©sies ; les dogmes christologiques et trinitaires atteignent leur formulation la plus complĂšte ; l’organisation de l’Église dans le territoire impĂ©rial s’affine, avec les diocĂšses, paroisses et patriarcats ; la vie religieuse Ă©merge, avec le monachisme ; un nouvel Ă©lan missionnaire s’oriente vers les peuples “barbares”. C’est l’époque des conciles ƓcumĂ©niques : NicĂ©e (325), Constantinople I (381), ÉphĂšse (431) et ChalcĂ©doine (451).

Luiz AntĂŽnio Pinheiro, OSA. ISTA. Texte original portugais.

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