Cellules Souches

Sommaire

1 Qu’est-ce que les cellules souches ?

1.1 Cellules souches totipotentes

1.2 Cellules souches pluripotentes

1.3 Cellules souches multipotentes

2 Cellules souches embryonnaires et la question éthique

3 Cellules souches adultes

4 Clonage

5 Cellules souches en Amérique latine

6 Conclusion

7 Références bibliographiques

1 Qu’est-ce que les cellules souches ?

Actuellement, lorsqu’on parle de cellules souches, il devient presque impossible d’avoir accès à tout ce qui a été écrit et s’écrit sur elles. Et lorsqu’on parle de recherches sur ces cellules, on entre dans un domaine extrêmement complexe. Cependant, pour définir ce qu’elles sont, il y a un assez large consensus. Ainsi, on peut dire que les cellules souches sont des cellules indifférenciées, c’est-à-dire non spécialisées, qui présentent deux caractéristiques :

1) la capacité d’auto-renouvellement illimitée ou prolongée, c’est-à-dire de se reproduire pendant longtemps sans se différencier ; et 2) la capacité d’origine des cellules progénitrices transitoires, avec une capacité de prolifération limitée, dont descendent des populations de cellules hautement différenciées (nerveuses, musculaires, sanguines, etc.) (LEONE ; PRIVITERA, 2004, p.165)

Elles peuvent également être définies en d’autres termes : « les cellules souches sont des cellules qui ont la capacité de s’auto-renouveler (self renewing) et de se diviser (self replicate) indéfiniment, in vivo ou in vitro, donnant naissance à des cellules spécialisées » (BARTH, 2006, p.26). Par conséquent, l’auto-renouvellement est la capacité des cellules souches à proliférer, générant des cellules identiques à l’original (d’autres cellules souches). Et le potentiel de différenciation est la capacité qu’elles ont, dans des conditions favorables, de générer des cellules spécialisées et de différents tissus.

En fonction de leur potentiel de différenciation, les cellules souches sont classées en trois niveaux : cellules totipotentes, pluripotentes et multipotentes.

1.1 Cellules souches totipotentes

Les cellules souches totipotentes sont le seul type capable de donner naissance à un organisme complet, car elles ont la capacité de générer tous les types de cellules et de tissus du corps, y compris les tissus embryonnaires et extra-embryonnaires (comme le placenta, par exemple). Les seuls exemples de cellules souches totipotentes sont l’ovule fécondé (zygote) et les premières cellules dérivées du zygote, jusqu’à la phase de 16 cellules de la morula initiale, un stade très précoce du développement embryonnaire, avant le stade de blastocyste.

 1.2 Cellules souches pluripotentes

Les cellules souches pluripotentes ont la capacité de générer des cellules des trois feuillets embryonnaires (tissus primordiaux du stade initial du développement embryonnaire, qui donneront naissance à tous les autres tissus de l’organisme. Ils sont appelés ectoderme, mésoderme et endoderme). Contrairement aux cellules souches totipotentes, les cellules pluripotentes ne peuvent pas donner naissance à un individu entier, car elles ne peuvent pas générer de tissus extra-embryonnaires. Le plus grand exemple de cellules souches pluripotentes est les cellules de la masse cellulaire interne du blastocyste, les cellules souches embryonnaires.

Récemment, des scientifiques ont développé une technique pour reprogrammer génétiquement des cellules adultes – différenciées – à un état pluripotent. Les cellules générées par cette technique sont appelées cellules souches à pluripotence induite (iPS, de l’anglais induced pluripotent stem cells) et présentent des caractéristiques très similaires à celles des cellules souches pluripotentes extraites des embryons.

1.3 Cellules souches multipotentes

Les cellules souches multipotentes ont la capacité de générer un nombre limité de cellules spécialisées. Elles se trouvent dans presque tout le corps et sont capables de générer des cellules des tissus dont elles proviennent. Elles sont également responsables du renouvellement cellulaire constant qui se produit dans nos organes. Les cellules de la moelle osseuse, les cellules souches neurales du cerveau, les cellules sanguines du cordon ombilical et les cellules mésenchymateuses sont des exemples de cellules souches multipotentes.

2 Cellules souches embryonnaires et la question éthique

Les cellules souches embryonnaires sont extraites de l’embryon lui-même pour être utilisées dans la recherche. Le fait que l’embryon, jusqu’au 14e jour, puisse, s’il est divisé en parties, donner naissance à des individus génétiquement identiques, a conduit un bon nombre de scientifiques à adopter le terme pré-embryon, justifiant qu’on n’a pas affaire à un être humain mais à un amas de cellules, et donc, dans ce cas, il peut être utilisé comme source de recherche.

Au Brésil, le 24 mars 2005, le Sénat fédéral a approuvé la loi numéro 11.105, qui dans son article 5 déclare qu’ « il est permis, à des fins de recherche et de thérapie, d’utiliser des cellules souches embryonnaires obtenues à partir d’embryons humains produits par fécondation in vitro et non utilisés dans le processus correspondant » (Loi de biosécurité). La loi précise qu’il doit s’agir d’embryons non viables, congelés depuis trois ans ou plus. Le consentement des parents est également nécessaire et les recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines doivent soumettre leurs projets aux comités d’éthique en recherche. Cette position du Sénat brésilien découle de la vision réductionniste qui affirme que jusqu’au 14e jour, il n’y a pas de vie humaine dans l’embryon et cela rend « possible son utilisation dans la recherche et la dérivation de cellules souches » (BARTH, 2006, p.167). Actuellement, dans le monde, de nombreux pays acceptent et légitiment la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Cependant, « la tentative d’établir ce terme et cette phase de développement pour l’embryon a reçu de telles critiques qu’aujourd’hui, peu de gens utilisent encore ce terme » (BARTH, 2006, p.157). Ainsi, il est clair qu' »aucun manuel moderne d’embryologie humaine ne parle de pré-embryon » (CIPRIANI, 2007, p.29).

Pour la biologie, il est actuellement admis que « peu de temps après la fécondation, le génome de ces quelques cellules contient le programme d’un individu humain au début de son voyage extraordinaire intra et extra-utérin qui le transformera en adulte » (CIPRIANI, 2007, p.29).

Selon la compréhension de l’Église, il est défini qu’après la fécondation, il ne s’agit pas d’une personne, car devenir une personne se produit plus tard. Cependant, il s’agit d’un être humain. C’est dans ce sens que l’Église affirme que « depuis le moment de la conception, la vie de tout être humain doit être respectée de manière absolue, car l’homme est, sur terre, la seule créature que Dieu ‘a voulue pour elle-même' » (CDF, 1987, n.5, p.14). Et le même document, plus loin, affirme que « l’être humain doit être respecté en tant que personne,

dès le premier instant de son existence » (n. I, 1, p.16), soulignant que dans le zygote, constitué par la fusion des noyaux des gamètes masculin et féminin, « dérivant de la fécondation, l’identité biologique d’un nouvel individu humain est déjà constituée » (n. I, 1, p.17). Certains affirment que le fruit de la conception, au moins jusqu’à un certain nombre de jours, ne peut pas encore être considéré comme une vie humaine personnelle. En réalité, cependant, « dès le moment où l’ovule est fécondé, une nouvelle vie commence qui n’est ni celle du père ni celle de la mère, mais celle d’un nouvel être humain qui se développe par lui-même ». (JEAN-PAUL II, 1995, n.60)

 Dans ce sens, on peut affirmer que

l’organisme humain n’est pas seulement un amas de cellules, mais un ensemble auto-organisé de cellules qui a la capacité de se développer et de manifester pleinement l’être humain présent dès la fécondation. Ce principe interne permet à cet embryon d’atteindre sa maturité humaine. La vie prénatale est pleinement humaine à toutes les étapes de son développement. La loi ontogénétique impose une différenciation et une organisation graduelles, mais il existe une unicité qui garantit qu’il s’agit toujours du même être humain qui se développe, depuis la conception, en passant par diverses étapes, jusqu’à atteindre la maturité de personne humaine. (BARTH, 2006, p.163)

Ainsi, d’un point de vue éthique, selon la position de l’Église catholique, toute intervention visant à produire ou à utiliser des embryons humains pour la préparation et l’utilisation de cellules souches, lésant « gravement et irrémédiablement l’embryon humain, interrompant son évolution, est un acte gravement immoral et donc gravement illicite » (PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE, 2000, p.15). L’Église clarifie sa position concernant l’embryon lorsqu’elle affirme que « l’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception et, par conséquent, dès ce moment, il doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels, avant tout, le droit inviolable de tout être humain innocent à la vie » (CDF, 1987, n. I, 1, p.18).

Au début de 2008, au Brésil, la discussion sur le sujet est devenue plus intense en raison de l’action d’inconstitutionnalité de la Loi de biosécurité, qui permettait la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Le vote au STF (Cour suprême fédérale) a donné gain de cause à la poursuite de ces recherches.

Les partisans de ces recherches affirment que l’embryon n’est pas une vie humaine. Selon eux, après trois ans de congélation, ces embryons sont non viables et peuvent être utilisés dans la recherche, et cette procédure se justifie car ces cellules peuvent être une source de guérison possible pour de nombreuses maladies dégénératives chez l’homme. L’utilisation des cellules souches embryonnaires nécessite leur extraction d’embryons âgés de quelques jours, les sacrifiant. Cette procédure crée une situation extrêmement délicate et difficile d’un point de vue éthique.

Or, tant les traités de biologie que ceux de médecine affirment que la vie humaine commence dès la fécondation, et, par la suite, la croissance de l’embryon est autonome, constante et progressive.

D’un point de vue philosophique, affirmer que la vie humaine commence à partir d’un certain nombre de jours est une position arbitraire établie sur des bases subjectives. Il est nécessaire de partir du critère fondamental, un fait objectif qui affirme que la vie humaine commence avec la fécondation. En ce sens, il est important de se rappeler que « le début de la vie humaine ne peut pas être fixé par une convention à un certain stade de développement de l’embryon ; en réalité, elle commence déjà au premier stade du développement de l’embryon lui-même » (PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE, 2001, p.4). Par conséquent, en travaillant avec l’embryon compris comme un être humain, il est nécessaire de lui accorder un statut moralement pertinent en lui assurant des droits individuels qui empêchent sa destruction ou son exposition à des risques. En fait, le fait d’appartenir à l’espèce humaine implique en soi un droit particulier à la protection qui transcende celui appliqué aux animaux. Ne pas respecter les embryons individuellement, mais les protéger comme un matériau biologique spécial méritant le respect en raison de leur utilisation à des fins de recherche, viole

le statut moralement pertinent d’un être humain. Mais le problème n’est-il pas plus large ? L’Église catholique soutient qu’un embryon doit être traité « comme une personne ». Cette formulation est bien réfléchie, car elle n’affirme pas simplement que les embryons sont identiques aux personnes. L’Église prétend que nous ne pouvons pas distinguer « êtres humains » et « personnes » en leur attribuant deux niveaux différents, car le développement d’un être humain est un processus continu et unifié. Des distinctions peuvent être faites dans ce processus, mais pas le décomposer en différentes phases. En effet, les conséquences pour la société humaine de la distinction entre êtres humains basée sur le stade de développement seraient imprévisibles. L’inséparabilité des êtres humains provient également de la réflexion que, dans cette condition, nous ne pouvons pas définir les autres comme humains ou non s’ils existent comme tels. La conséquence de l’inséparabilité d’un être humain et de son développement est un statut moralement pertinent qui garantit à l’embryon une protection pleinement valable de la vie. Cela ne permet pas qu’ils soient utilisés pour la recherche, qui les traite comme une matière première. Si ce statut est respecté, la vie, en tant que droit le plus fondamental, ne peut pas être pesée par rapport à d’autres biens de haut statut. (MIETH, 2003, p.173)

Ainsi, selon l’éthique, en particulier l’éthique chrétienne, la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne peut être acceptée, car les fins ne justifient pas les moyens, et dans ce cas, le bien visé, qui est la guérison des maladies des adultes, passe par l’élimination d’êtres humains. C’est pourquoi « une bonne fin ne rend pas une action bonne en soi, qui est mauvaise » (PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE, 2000, p.15).

En même temps, on ne peut ignorer le fait que la science évolue continuellement, et ces dernières années, il y a eu des progrès considérables dans le traitement des embryons humains. De nombreuses recherches publiées montrent qu’il est aujourd’hui techniquement possible d’extraire une seule cellule de l’embryon humain et de commencer à la multiplier indéfiniment. Le grand avantage de cette technique, d’un point de vue éthique, est que l’embryon n’est pas détruit. Citons la nouvelle qui affirme : « une entreprise américaine du Massachusetts a déclaré avoir développé une méthode de production de cellules souches embryonnaires humaines sans endommager l’embryon original, une découverte qui pourrait éliminer les objections éthiques à ce type de recherche prometteur » (O GLOBO ON-LINE, 24/08/2006). Nous n’entrerons pas ici dans les détails techniques de ce type de procédure, qui résoudrait les questions éthiques soulevées par les recherches sur les embryons humains.

3 Cellules souches adultes

Les cellules souches adultes sont extraites d’un certain tissu du corps humain, pour être utilisées chez l’individu lui-même ou chez d’autres. Jusqu’à il y a quelques années, on savait que ces cellules existent dans de nombreux tissus adultes et sont capables de ne donner naissance qu’à des cellules de ce même tissu. Cependant, la science a beaucoup progressé dans la recherche sur ces cellules et récemment, « des cellules souches pluripotentes ont également été découvertes dans divers tissus humains, c’est-à-dire des cellules capables de donner naissance à d’autres types de cellules, principalement sanguines, musculaires et nerveuses » (PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE, 2000, p.9-10). En raison de cela, récemment, divers scientifiques qui mènent des recherches sur les cellules souches embryonnaires ont changé de position, car deux découvertes ont montré qu’il est possible de reprogrammer des cellules adultes pour qu’elles soient pluripotentes.

En effet, les progrès et

les résultats obtenus avec les cellules souches adultes, en plus de leur plasticité, présentent « une large possibilité d’applications, probablement non distinctes des utilisations des cellules souches embryonnaires, car la plasticité dépend en grande partie d’une information génétique, qui peut être reprogrammée » (PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE, 2000, p.12).

Cependant, il ne faut pas être naïf et croire que la question éthique pèse suffisamment pour que les recherches sur les cellules souches embryonnaires soient abandonnées. Ce qui se passe réellement, c’est une sorte de guerre économique. Beaucoup d’argent a déjà été investi dans la construction de laboratoires pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires et il n’y a pas de retour en arrière, d’autant plus que ce type de recherche est plus complexe et nécessite une technologie plus avancée. Il est important de garder à l’esprit que « les entreprises ne produisent pas de lignes cellulaires de manière altruiste pour les donner à des fins de recherche ou thérapeutiques. Tout est breveté et vendu » (BARTH, 2006, 242). On dit que, dans un avenir pas trop lointain, l’utilisation des cellules souches adultes sera une procédure assez accessible, nécessitant une technologie moins complexe et donc moins coûteuse. Ce type de procédure n’intéresse pas les grands laboratoires qui détiennent la haute technologie. Ils investissent beaucoup de capital pour maintenir le monopole de la recherche et obtenir de gros profits.

Les recherches sur les cellules souches adultes ont donné de bons résultats et ne posent pas de problèmes éthiques, car elles ne nécessitent pas l’élimination de la vie humaine et sont encouragées par l’Église.

4 Clonage

Un autre domaine de la recherche sur les cellules souches qui s’ouvre à la science est la production d’embryons par la méthode du clonage. L’avantage du clonage, selon les scientifiques, est d’éviter le problème du rejet, car le clone est produit à partir de cellules prélevées sur l’individu lui-même. En parlant de clonage, nous sommes confrontés à deux possibilités : le soi-disant clonage thérapeutique, qui vise à produire des clones pour prélever des cellules souches afin de les utiliser en thérapie sur l’individu lui-même, et le soi-disant clonage reproductif, qui aurait pour objectif de produire des clones pour les développer en tant qu’êtres humains. Ce deuxième type de clonage rencontre une grande résistance de la part de la majorité des scientifiques, car ce ne serait qu’une curiosité scientifique et une monstruosité. Dans ce sens, il est important de dire que le clonage humain est, « dans sa méthode, la forme de manipulation génétique la plus despotique et, en même temps, dans son but, la plus esclavagiste » (JONAS, 1997, p.136). Un moraliste brésilien, qui est également diplômé en zootechnie, affirme que « le clonage humain reproductif est devenu l’une des formes les plus radicales de manipulation génétique ; il s’inscrit dans le projet de l’eugénisme et est donc soumis à toutes les observations éthiques et juridiques qui le condamnent largement » (COELHO, 2015, p.50). C’est certainement le meilleur livre en portugais traitant de la question de la manipulation génétique humaine et de ses implications éthico-sociales. Le clonage thérapeutique est accepté par un grand nombre de scientifiques. Certains affirment que nous devons « profiter des potentiels d’applications médicales du clonage thérapeutique. Utilisons de manière responsable les nouveaux pouvoirs du clonage, à des fins exclusivement thérapeutiques » (PEREIRA, 2007, p.88). Cependant, avec le clonage humain, « on ne contrôle pas seulement le processus, mais tout le patrimoine génétique de l’individu cloné est sélectionné et décidé par des artisans humains. Un grand pas vers l’eugénisme qui ne se produit pas par la causalité de la nature, mais par une décision et une manipulation humaine délibérées » (COELHO, 2015, p.51-52).

Les partisans du clonage thérapeutique affirment qu’il s’agit de produire, à partir d’une cellule, plusieurs autres cellules, c’est-à-dire une simple multiplication cellulaire. En réalité, « dès le moment où toute cellule commence à donner naissance à une ‘unité vitale auto-organisée’, nous sommes en présence d’une nouvelle individualité biologique » (BARTH, 2006, p.105). Par conséquent, même le clonage thérapeutique, d’un point de vue éthique, pose le même problème, c’est-à-dire produire des embryons comme source de cellules souches qui sont ensuite détruits et éliminés.

5 La recherche sur les cellules souches en Amérique latine

En ce qui concerne la recherche sur les cellules souches et leur utilisation dans la quête de guérison des maladies, on peut dire que non seulement en Amérique latine, mais dans le monde entier, les questions soulevées sont pratiquement les mêmes. Cela est vrai tant du point de vue éthique que thérapeutique et social. En effet, tout ce qui se fait dans le monde, en particulier les nouveautés, est immédiatement publié et largement diffusé. Il convient de souligner une fois de plus que les meilleurs résultats dans la recherche sur les cellules souches et leur application thérapeutique chez l’homme ont été obtenus avec l’utilisation de cellules souches adultes. Les nouvelles qui émergent nous le montrent, comme c’est le cas du reportage qui affirme que

des millions de diabétiques pourraient bientôt oublier les injections d’insuline si le résultat réussi du premier implant de cellules souches dans le pancréas, réalisé par des médecins argentins qui se consacrent à la recherche d’une cure pour la maladie, est confirmé. Il s’agit d’une méthode inédite sans risque de rejet, sans intermédiaire prolongé et qui peut être réalisée par tout médecin spécialiste ayant des compétences et de l’expérience en cathétérisme, a expliqué le cardiologue argentin Roberto Fernández Viña. (AVALOS, AFP, 21/01/205)

Nous pouvons également citer cette autre nouvelle, qui affirme :

en Colombie, un paraplégique se remet à marcher après une greffe de cellules souches. Le sénateur colombien Jairo Clopatofsky, 44 ans et paraplégique depuis 24 ans, a déclaré ce mardi qu’il avait commencé à faire ses premiers pas aux côtés de son fils de huit mois. Il y a un an, le politicien a subi une greffe de cellules souches. (Efe, Bogotá, 18/07/2006)

Il existe des textes publiés au Brésil et également disponibles en ligne dans des revues latino-américaines. Nous recommandons l’article « Implications bioéthiques de la recherche sur les cellules souches embryonnaires » (BARBOSA et al., 2013). Nous recommandons également de connaître les recherches du Dr. Bratt, professeur du programme de thérapie par cellules souches de l’Université fédérale de Zulia (Venezuela) et pionnier en Amérique latine dans l’utilisation de la thérapie par cellules souches autologues de la moelle osseuse dans le traitement de maladies dégénératives telles que Parkinson, le diabète, l’arthrose et les traumatismes médullaires.

En ce qui concerne la législation, en comparant la loi de biosécurité brésilienne avec celle des pays voisins, on peut dire que l’Uruguay est le pays qui se rapproche le plus de la législation brésilienne. Dans ce pays, la recherche est autorisée, mais aucune restriction n’est imposée concernant les embryons excédentaires. L’Argentine, bien qu’ayant une bioéthique très avancée, n’a pas non plus de législation sur la destruction des embryons excédentaires. Le Paraguay n’a pas de législation (cf. BARROS, 2011, p.270-275, livre en ligne).

6 Conclusion

On peut conclure que chaque fois qu’une société accepte que la vie humaine soit négociée, achetée, vendue ou détruite, cette société marche dangereusement vers la discrimination de ses membres, ouvrant une perspective eugénique. Donner un pouvoir juridique à ceux qui ont le plus de pouvoir, c’est laisser ces individus décider qui doit vivre et qui doit mourir. De plus, la loi et le droit sont apparus pour organiser les relations dans la société, et en fonction de ceux qui ont moins de pouvoir et moins de moyens, de ceux qui sont plus vulnérables. La loi est apparue pour protéger les plus faibles, et dans ce cas, l’embryon est le plus sans défense et vulnérable des êtres humains

. La perspective juridique est un aspect de la société, qui est composée d’autres domaines tels que l’anthropologie, la sociologie, la philosophie, etc., et en particulier la bioéthique, qui a également un mot à dire sur la vie humaine. Il est nécessaire de « revitaliser le langage originel de la bioéthique, qui n’est pas principalement celui du droit, de ce que l’on exige des autres, mais celui du devoir, de ce que l’on fait vis-à-vis des autres : ‘que dois-je faire ?’ est la question qui inaugure la bioéthique face à ‘que puis-je faire ?’ à laquelle répond la technoscience » (NEVES, 2000, p.218).

Pour l’être humain éthique, sa vie a une valeur qui dépasse celle des autres êtres de la nature, et pour le chrétien, en plus de la valeur éthique, l’homme (homme et femme) a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et, par conséquent, la vie doit toujours être respectée de son origine à sa fin, et ne jamais être utilisée comme un moyen à détruire au profit d’autrui, quel qu’il soit.

Celito Moro. Faculdade Palotina, Santa Maria (Brésil). Texte original en portugais.

Références bibliographiques

BARBOSA, A. S. et al. Acta bioethica. Santiago, v.19, n.1 juin. 2013. Disponible en : https://dx.doi.org/10.4067/S1726-569X2013000100009. Accès le : 15 mai 2018.

BARROS, R. F. Destino dos embriões excedentes : un estudo dessa problemática nos países do Mercosul. Livre en ligne, 2011.

BARTH, W. L. Células-tronco e bioética, o progresso biomédico e os desafios éticos. Porto Alegre : Edipucrs, 2006.

CIPRIANI, G. O embrião humano, na fecundação o marco da vida. São Paulo : Paulinas, 2007.

COELHO, M. M. Aparecida, SP : Editora Santuário, 2015.

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LEONE, S. ; PRIVITERA, S. Nuovo dizionario di bioética. Roma : Cittá Nuova Editrice, 2004.

MIETH, D. Células-tronco : les problèmes éthiques de l’utilisation des embryons à des fins de recherche. In : GARRAFA, V. ; PESSINI, L. (orgs). Bioéthique : pouvoir et injustice. São Paulo : Centro Universitário São Camilo ; Edições Loyola ; Sociedade Brasileira de Bioética, 2003. p. 171-178.

NEVES, M. C. P. La bioéthique et son évolution. O Mundo da Saúde, ano 24, mai/jun, 2000. p. 211-222.

PEREIRA, L. V. Clonagem, da ovelha Dolly às células-tronco. 2.ed. São Paulo : Moderna, 2007.

PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE. Déclaration sur la production et l’utilisation scientifique et thérapeutique des cellules souches embryonnaires humaines. Cittá del Vaticano : Libreria Editrice Vaticana, 2000.

______. À l’occasion de la publication récente d’un article sur l’industrie du clonage. L’Osservatore Romano (édition en portugais), 8 déc. 2001, p.4.

Sites consultés :

AVALOS, S. Disponible en : https://noticias.uol.com.br/ultnot/afp/2005/01/21/ult34u115802.jhtm

EFE en Bogotá. Disponible en : https://www1.folha.uol.com.br/folha/ciencia/ult306u14875.shtml

O GLOBO ON-LINE, Disponible en : https://esclerosemultipla.wordpress.com/2006/08/24/celulas-tronco-sem-destruir-embrioes/

PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE, Loi de biosécurité, loi n. 11.105. Disponible en : www.planalto.ov.br/ccivil_03/_ato2004-2006/…/lei/11105.htm